En 2005, près de six millions d’euros avaient été engagés dans cette usine dans le cadre d’un accord passé avec le ministère de la Santé. Des dizaines de millions de masques filtrants de type FFP1 et FFP2 étaient alors produits, notamment lors de la crise sanitaire du virus H1N1 en 2009. Mais à partir de 2010, la production et la taille de l’usine ont progressivement été réduites, jusqu’à sa fermeture en 2018 après cinq plans sociaux successifs.
La réouverture du site est aujourd’hui entre les mains de Guy Hascoët, ancien secrétaire d’État à l’Économie Solidaire sous le gouvernement Jospin mais également ex-conseiller régional local. Si la création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est évoquée, le projet se heurte à plusieurs problèmes. En premier lieu, l’importance de connaître le besoin réel de la région en termes d’équipements de protection. Un chiffre pouvant varier du simple au triple en fonction des annonces du gouvernement, notamment celle concernant le port obligatoire d’un masque de protection pour toute la population à la fin du confinement. Guy Hascoët assure que « des contacts ont été pris », afin que l’initiative « réunisse des communautés médicales, des collectivités mais aussi des entreprises ».
Autre point noir, l’état actuel de l’Usine. Honeywell a en effet découpé à la tronçonneuse les huit lignes de production, pourtant très modernes selon Serge le Quéau, de l’union syndicale solidaire. Il faudra également recruter de la main d’œuvre et retrouver un vrai savoir-faire. Une mission confiée à Jean-Jacques Fuan, directeur du site de production entre 1991 et 2006, qui a pris l’initiative de contacter plusieurs anciens salariés afin de bénéficier de leurs compétences.
Pour relancer l’usine et la production de masques, près de dix millions d’euros seraient nécessaires. Si un appel a été lancé à l’État et même à l’Union Européenne, les porteurs du projet espèrent également générer une dynamique locale en ouvrant le capital de la SCIC aux habitants de la région. Une initiative qui permettrait d’impliquer la population tout en évitant les erreurs du passé et la fermeture du site après une décennie de plans sociaux.