Des chercheurs de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) ont obtenu des résultats encourageants lors d’essais cliniques avec du tocilizumab, un médicament utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde, sur des patients atteints du Covid-19.
D’après les premières conclusions de leur rapport, l’immunodépresseur en question améliore significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère. Une recherche initiée à partir d’un simple constat : La maladie due au nouveau coronavirus provoque des réactions inflammatoires fortes chez certains patients. Un phénomène qui apparaît suite à ce que l’on appelle un « orage » cytokinique.
Les cytokines sont les molécules sécrétées en réponse à une agression afin de défendre l’organisme. Mais dans certains cas, dont celui du SARS-CoV-2, le corps peut s’emballer et ainsi produire plus de cytokines que de raison. Un phénomène alors contre-productif pouvant déboucher sur la destruction de tissus sains et la défaillance de certains organes.
L’objectif des chercheurs étaient donc d’enrayer ce mécanisme : « L’interleukine-6 est le récepteur de la cytokine et il apparaît que le médicament tocilizumab, un anticorps monoclonal, permet de bloquer ce récepteur », a détaillé le professeur Xavier Mariette lors d’une conférence de presse lundi dernier.
Pour cette étude, 129 patients hospitalisés en raison d’une infection moyenne ou sévère au Covid-19 (sans toutefois avoir besoin de réanimation) ont été séparés en deux groupes. Le premier, composé de 65 personnes, a reçu un traitement au tocilizumab. Le second, fort de 64 patients, a été traité selon les méthodes habituelles utilisées depuis le début de la crise sanitaire. Résultat des courses, le tocilizumab a diminué de façon significative le nombre de patients admis en réanimation et/ou succombant à la maladie.